Né à Bayonne en 1981, j’ai grandi dans une famille d’artistes. Si certains choisissent les beaux arts par rébellion à leur milieu bourgeois, j’ai fait exactement l’inverse et très tôt j’ai quitté mes deux mères plasticiennes, les abandonnant à leur vie de bohème pour des études scientifiques. Mais l’on ne renie pas son passé et après un doctorat en médecine vétérinaire doublé d’un diplôme d’ostéopathie je suis revenu à mes origines par la peinture.
Quelle est l’origine de la vie? Le sens de l’existence? Et après la mort, quoi? l’infini, le temps...Ces questions dites existentielles me fascinent depuis l’adolescence mais non pas tant par le mystère qu’elles recèlent sinon par le fait qu’elles transcendent les genres et les cultures; qu’elles rassemblent l’humanité. |
Ma peinture questionne cela. Elle tente de faire le lien entre les choses, de faire s’articuler des principes, de trouver des liaisons et des relations qui peuvent paraitre cachées à première vue. J’y mélange des concepts abstraits mathématiques hérités de ma formation scientifique à des tracés nés de l’intuition primitive du corps. Mon travail éprouve les notions de chronologie. L’espace, l’origine. Le mouvement. En les confrontant à différentes échelles, chaudron magique dans lequel on mélange des ingrédients variés pour obtenir, tel un procédé alchimique, un résultat qui transcenderait la somme des composants. J’espère ainsi dévoiler quelque secret enfoui dans nos êtres en convoquant le principe de sérendipité. Ma technique? La conception d’outils fabriqués au grès de mes besoins: peignes de feutres, pinceaux mutants, racloirs sauvages dentés en bois ou lames de rasoir, tout est propice à servir d’instrument créatif. Toile géante au sol, pieds nus courbé sur un violent espace de liberté, ma peinture s’échappe souvent du cadre au sens propre. Expérimenter, chercher, interroger, toujours orienté sur cette question du LIEN. La représentation de ce lien fait cruellement défaut à nos sociétés. Mettre ce lien en lumière est aujourd’hui une urgence absolue. |